La fabrique de parapluies devient fabrique de danseurs

LA LÉGENDE DU PARAPLUIE A AURILLAC

La légende veut que la Jordanne, rivière qui traverse notre ville millénaire, charrie paillettes d’or. Cet or était échangé sur place contre du cuivre que rapportaient d’Espagne les pèlerins du nord de l’Europe revenant de St Jacques de Compostelle.

Ainsi naquit dès le Moyen Age à Aurillac une tradition de batteurs de cuivre. A partir de ce cuivre, les artisans locaux réalisaient les pièces métalliques telles que le coulant, la noix, les aiguillettes, entrant dans la fabrication du parapluie. De leur côté, les éleveurs cantaliens qui allaient vendre leur bétail en Espagne, ramenaient de la toile de coton à partir de laquelle furent faites les premières couvertures.

Tout était donc réuni pour faire d’Aurillac le berceau du parapluie.

Cela a commencé avec Alexandre Périer issu du pays de Marmanhac. Alexandre part sur les routes dès l’âge de 15 ans. Colporteur, marchand, rétameur, il devient ambulant de parapluies grâce à son cousin des Deux-Sèvres. De retour dans le Cantal en 1844, après avoir épousé Elisa Combadière de Saint Simon, il met à profit son idée de fabriquer des parapluies en terre aurillacoise. Il crée son atelier place de l’Hôtel de Ville avant de s’associer à Durand Lafon.

Dès 1862 l’entreprise emploie 130 ouvriers et 90 travailleurs à domicile. En 1877 il change d’adresse et s’installe derrière le Palais de Justice. En 1884 son associé le quitte et il crée une nouvelle société dénommée Alexandre Perier et compagnie.

Fabrique de parapluies Maison Lancelot

1898 CONSTRUCTION DE LA FABRIQUE DE PARAPLUIES

Une quinzaine d’année après avoir créé son entreprise et pour assurer son développement, Durand Lafon et son épouse Thérèse Bois construisent en 1898 les deux bâtiments de La Manufacture qui vont devenir un des fleurons de l’industrie aurillacoise du début du siècle. Les bâtiments sont implantés au fond du jardin de la fabrique installée au 49 de l’avenue de la république en face de l’immeuble bourgeois donnant sur l’avenue dont ils sont également propriétaires.

L’architecture extérieure est caractéristique des constructions industrielles de la fin du XIXème siècle. Les matériaux utilisés pour la structure sont des poteaux en pierres volcaniques taillées pour la façade nord entre lesquels se trouvent les verrières, des encadrements de baies au premier étage de la façade nord et des façades sud et ouest alternant la brique pleine en terre cuite et la pierre volcanique taillée, des poteaux intérieurs en fonte supportant la structure, des planchers composites en acier de section en « I » et solivage bois, des tirants en acier consolidant la charpente à fermes en bois et une verrière en fer à T et simple vitrage.

La Manufacture de parapluies construite en 1898

Quelques messages gravés à la main sur les murs de la fabrique témoignent de la rudesse des conditions de travail. Avec autant d’espaces vitrés, il y faisait très froid.

Pourtant les concepteurs avaient installé un impressionnant système de chauffage à air pulsé découvert lors du chantier de reconstruction intérieure en 2007 et 2008. Chauffé dans des conduits en fonte de larges diamètres au cœur d’un four alimenté au charbon, l’air circulait dans des conduits carrés fait de briques et de plâtres, desservant tout le bâtiment sous le parquet. Un canal traversant le bâtiment principal de part en part dans le sous-sol assurait l’alimentation en eau.

A l’époque de la construction de la fabrique, Aurillac est leader dans la fabrication des parapluies. La ville compte plusieurs fabriques qui représentaient l’essentiel de la fabrication française. Dans un périmètre d’une centaine de mètres, quatre fabriques étaient installées. Il n’en reste que deux aujourd’hui celle qui est devenue La Manufacture et un autre bâtiment transformé en logements.

Au début du XXème siècle, une soixantaine de personnes travaillent sur le site. L’accès se fait par l’avenue de la république au travers du jardin arboré situé à l’ouest des bâtiments. Le côté est où se situe les entrées actuelles des 2 et 4 impasse Jules Ferry sont en plein champ.

Le « pépin » vit son âge d’or et en 1900 le Cantal présente ses parapluies à l’Exposition universelle de Paris. Cette réussite s’accompagne de l’éveil de la conscience ouvrière pour les femmes qui travaillent à domicile pour un salaire de misère. La première grève en 1905 est un échec. Il faudra attendre 1914 pour qu’une importante grève permette d’aboutir à un accord.

En 1928, Aurillac comptait 250 ouvriers, 500 ouvrières à domicile pour une fabrication de 1.500.000 parapluies.

La manufacture de parapluies au début du 20ème siècle

DES PARAPLUIES A LA BONNETERIE PUIS A LA DANSE

Prenant la succession de son père, l’affaire est dirigée par Louis Lafon jusqu’en 1922, année à laquelle il s’associe avec Conord et Toresse. Au décès de Louis Lafon le 6 mars 1930, Conord et Toresse poursuivent l’exploitation jusqu’à la reprise de l’entreprise par Maynard en 1935. Associé à Sauvagnat en 1938, Maynard quitte la fabrique pour s’installer 13 rue des Forgerons.

Plusieurs industriels Aurillacois se sont alors succéder dans les bâtiments construits par Durand Lafon jusqu’à la libération. Après la seconde guerre mondiale et jusqu’en 1989, le grand bâtiment est utilisé comme entrepôt et magasin de gros pour la vente en gros et au détail d’articles de bonneterie par la famille Lacalmontie.

Les bâtiments resteront fermés à l’état de friches. C’est le sort réservé à cet ancien quartier industriel, pourtant très proche du centre-ville, qui est laissé à l’abandon.

Au début de l’année 1992, Vendetta Mathea, à la recherche d’un espace, foule pour la première fois le vieux parquet en chêne du bâtiment. Quelques instants suffiront pour percevoir les énergies qui lui donneront la force de conviction. Elle réunira autour d’elle une petite dizaine de mécènes qui lui permettront d’amorcer la métamorphose de cette ancienne fabrique de parapluies et d’ombrelles en fabrique de danseurs.

La Manufacture vue du jardin intérieur

LA MANUFACTURE

Réhabilité en 1992 pour l’expression artistique, entièrement restructuré en 2008 en mettant en œuvre des technologies innovatrices, écologiques et architecturales faisant appel au bois et à la lumière naturelle, étendu en 2009, cet espace de plus de 1.300 m² est dédié à la danse.

Sa reconstruction intérieure conçue par l’architecture Simon Teyssou, a reçu plusieurs prix
d’architecture et le prix Auvergne Architecture Bois 2010.

L’ensemble est en harmonie avec le contexte naturel et serein des paysages du Cantal.
Avec ses matériaux bruts, la spécificité de chacun de ses volumes, les jeux de matières et de lumières qui se répondent en complémentarité ou contraste, il est le reflet de la pédagogie de Vendetta Mathea, basée sur l’ouverture et les fondements de la danse et de la personne.

Le bâtiment est conforme aux prescriptions de la loi du 10 juillet 1989, du décret du 27 février 1992 et des textes subséquents ainsi qu’aux dispositions relatives aux établissements recevant du public.

La Manufacture c’est 16.900 heures d’occupation par an.

STUDIOS-THEATRES WALTER NICKS & CLIFFORD FEARS

Ces deux espaces modulables sont équipés de grills techniques et régie. Ils ont été conçus pour recevoir du public avec une jauge de 300 personnes, d’une superficie respective de 260 m² et 200 m² chacun avec 4,00 et 5,50 mètres de hauteur sous plafond. Ces espaces sont particulièrement adaptés aux performances et aux résidences avec leur régie son, vidéo et lumières et leur grill technique.
Studio de Danse Clifford Fears La Manufacture Aurillac
Studio de Danse La Manufacture Auvergne Rhône-Alpes
Studio théâtre danse Walter Nicks La Manufacture Aurillac

Le parquet en chêne est monté sur un plancher innovant avec une technique inédite alliant divers matériaux provenant du bois sur 12 couches assurant sécurité, acoustique, isolation thermique unique et un confort exceptionnel de pratique.

Ils peuvent être utilisés nus, en boîte blanche ou noire, avec l’installation de fond de scène et de pendrillons en coton gratté blanc ou noir.

Sur le plan acoustique, le studio-théâtre Clifford Fears est particulièrement adapté aux percussions alors que le studio-théâtre Walter Nicks porte la voix et les instruments à cordes.
Par leur configuration, ils procurent un rapport au public, direct et intime.

STUDIO DE DANSE FLORETTA JOHNSON

D’une superficie de 80 m², cet espace est, comme les studios Walter Nicks et Clifford Fears, équipé d’un système professionnel de diffusion du son avec lecteurs CD, MD, DVD, prises MP3, d’un ordinateur connecté, d’un grand écran plasma, d’un vidéo projecteur, de lecteurs vidéo aux formats VHS, Hi8, DVD, DV et HDV, d’un système H-F, d’une connexion 100 Mb et d’un canal interne.

Cet espace est particulièrement adapté au travail sur la respiration, le recentrage, à l’écriture, à une certaine forme d’isolement aussi.

La Manufacture Studio Clifford Fears

ESPACE CLAUDE BERTHOMIEUX

Cet espace de 60 m² est destiné aux cours théoriques et réunions. Il est équipé d’un système de diffusion du son, d’un ordinateur connecté, d’un grand écran plasma, d’un vidéo projecteur, de lecteurs vidéo aux formats VHS, Hi8, DVD, DV et HDV, d’un système H-F, d’une connexion 100 Mb et d’un canal interne.

STUDIO NUMERIQUE

Cet espace, isolé sur le plan acoustique, permet d’effectuer des prises de son et de montage son, de réaliser des montages vidéo, de traiter et édition des photos.

REGIE LUMIERE, SON ET IMAGE

Situé en mezzanine dans le studio-théâtre Walter Nicks, ce lieu technique offre une vue plongeante sur l’espace scénique. Les consoles lumière, son et vidéo direct y sont installées. C’est également un espace de stockage du matériel.

HALL D'ACCUEIL & ESPACE D'EXPOSITION

Situé à l’entrée du bâtiment 2 impasse Jules Ferry, cet espace accueille les visiteurs de La Manufacture. Il dispose d’une banque d’accueil, de distributeurs snack, boissons froides et chaudes, et de comptoirs et de 80 mètres linéaires dédiés aux expositions.

FOYER, ESPACES DÉTENTE, VESTIAIRES, SANITAIRES

L’architecte Simon Teyssou a créé plusieurs espaces et recoins propices à la détente, l’isolement, l’écriture. Des vestiaires, douches et sanitaires sont proposés à tous les niveaux des deux bâtiments.

ESPACES ADMINISTRATIF ET TECHNIQUES

Bureaux, salle de réunion, médiathèque, local d’archives, espaces techniques complètent le tout pour l’équipe et les compagnies résidentes.

PÔLE DOCUMENTAIRE

La Manufacture possède un fonds documentaire spécialisé dans la danse de plus de 4.000 références comprenant :
– la collection « Images de la danse » du Centre National de la Cinématographie,
– de nombreux périodiques spécialisés internationaux,
– des archives inédites sur la danse notamment jazz, des ouvrages, disques, VHS, DVD,
– Revue de Presse numérisée depuis 1979 (800 coupures)
– Fonds photographique numérisé depuis 2001 (170.000 images)
– Fonds vidéo numérisé depuis 2001 (5.000 vidéos)

TECHNOPARC DANSE

En 2012, Vendetta Mathea a investi dans un parc lumière alors expérimental qu’elle met à disposition de La Manufacture.

Ce parc a permis la création du premier spectacle de danse 100 % leds et HF. Cela s’est passé au Festival Off d’Avignon – Théâtre des Lucioles pour la pièce Water Soul.

Il est utilisé dans le cadre des rendez-vous public, pour l’accompagnement des artistes en résidence et en formation ainsi que pour la Compagnie École.

Constitué de projecteurs Led hautes performances ETC et de consoles numériques, ce parc lumière est peu gourmand en énergie, en câblage et en consommables. Dans son intégralité, il ne consomme que 5 kWh pour 70 kWh pour un parc traditionnel.

Il se pilote en HF (sans liaison filaire) et ouvre de nouvelles voies pour la création notamment concernant la gestion du blanc en degrés Kelvin ou l’adressage des couleurs.

TechnoParc Danse La Manufacture

Le parc comprend également des structures alu, du matériel photo, vidéo et son. Il est particulièrement destiné à la danse avec l’idée de soutenir l’artiste dans son œuvre de création par la mise à disposition de moyens adaptés.

Dédié aux nouvelles technologies LED, HF, WIFI, photo et vidéo numériques, il a aussi pour objectif de contribuer à une plus grande portabilité des pièces et l’émergence d’une logique de développement durable dans le domaine de la danse et du spectacle vivant.

APPARTEMENTS IN SITU

Les locaux destinés à l’hébergement des artistes et apprenants, au sein même de La Manufacture, accueillaient originairement la fabrique de parapluies et d’ombrelles de la famille Lafon avant que le bâtiment de La Manufacture ne soit construit en 1898.

Appartement sur jardin
Comprenant trois chambres doubles, une cuisine, une salle de bain avec douche à l’italienne, il donne sur le jardin de La Manufacture et disposent d’un accès indépendant 49 avenue de la République.

Appartement sur rue
Comprenant deux chambres doubles et un salon avec sa cuisine ouverte, il est situé dans le bâtiment de La Manufacture, avec entrée 2 impasse Jules Ferry.

DOMAINE DE TRONQUIERES

Géré par l’association Eclat (Festival d’Aurillac), le domaine de Tronquières dispose d’espaces de vie exceptionnels, au cœur d’un parc jouxtant les Haras Nationaux d’Aurillac. Comprenant 9 chambres individuelles, doubles et triples pour 14 lits au total, il est équipé de cuisines collectives et peut accueillir plusieurs compagnies simultanément. Il se situe à 10 minutes en voiture de La Manufacture et 2 minutes à pied de l’Aéroport.
Résidence de Tronquières

SPENCER TUNICK FAIT LE LIEN ENTRE LES CORPS ET LES PARAPLUIES

A l’occasion de la 25ème édition du Festival Aurillac 2010, en hommage à René Magritte, le célèbre artiste et photographe, Spencer Tunick, New-Yorkais comme Vendetta Mathea, a offert une magnifique installation, instants uniques, osmose parfaite entre des centaines de corps dénudés et autant de symboliques parapluies noirs sur tapis de verdure et fond d’Aurillac au lever du soleil.
Spencer Tunic Aurillac Eclat

Spencer Tunick fait ainsi le lien entre corps et parapluies ; d’une certaine manière aussi entre La Manufacture et Le Parapluie (fabrique de théâtre), mettant en lumière l’évidence d’une synergie territoriale.

La Manufacture Vendetta mathea, c'est ...

UNE APPROCHE PÉDAGOGIQUE SINGULIÈRE,

› centrée sur l’individu, pleinement acteur de son parcours
› transversale et décloisonnée, orientée vers la création
› masters workshops, espaces de libre expression, master classes encadrées par des artistes en résidence

LA PRATIQUE DE LA SCENE,

› au sein de la Compagnie École, répertoire et création
› comme outil d’évaluations régulières en public
› en partage du plateau avec les artistes professionnels en résidence

DES MOYENS PROFESSIONNELS,

› un lieu unique pour l’apprentissage, la production et la diffusion
› des studios-théâtres & plateaux en ordre de marche
› un pôle documentaire et un TechnoParc Danse

DANS UN CADRE PRIVILÉGIE,

› à la forte identité « spectacle vivant »
› au cœur d’un environnement naturel préservé et sécurisé
› avec un coût de la vie maîtrisé

POUR UN OBJECTIF D’INSERTION PROFESSIONNELLE.

› école d’application pour les élèves enseignants
› expérience dansées rémunérées avec la Compagnie Ecole
› dans l’esprit du compagnonnage

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